Belle et agréable surprise, le 11 dernier. Je recevais un courriel venant des Philippines. Ce n'est pas à la

porte, comme on dit. Il a de l'admiration  pour le Vénérable Adolphe Chatillon et il me demande de lui

envoyer une relique. Ce jeune homme se sent appelé à être missionnaire. C'est certain que je vais

lui fournir la documentation qu'il désire et je vais le confier au Vénérable pour qu'il aille au bout de son

idéal. Je suis certain qu'il suit notre blog puisque c'est dans la rubrique Contact  qu'il a trouvé le moyen de

me rejoindre.

« Les vieux ne bougent plus. Leurs gestes ont trop de rides

(ils vont) du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis

du lit au lit... » Quelques jours encore, et ces mots de

Jacques Brel s`appliqueraient à Théo. En effet, une récidive

trop rapide du cancer et des douleurs qui l`accompagnent,

le forcent à garder le lit. Beaucoup de visiteurs accourent

à son chevet comme en pèlerinage.

Un dimanche, après la messe, alors qu`on allait le

reconduire à sa chambre, un témoin se rappelle

avoir été rempli d`émotion

quand il vit Théo se

tourner vers le tabernacle,

s`incliner profondément et

saluer Jésus d`un grand

geste de la main comme

on salue un ami intime...

Ce fut une de ses

dernières visites à la chapelle.

Théo ne se remettra pas de la grande fatigue qui

l`accablait à son arrivée. À proximité de la Semaine

sainte, en appelant tout ce qu`il lui reste de courage

et d`énergie, il parviendra à se tenir debout et à

se déplacer de sa chambre à la chapelle. Très vite,

pourtant, il lui faudra consentir à emprunter un

 fauteuil roulant pour effectuer ce trajet.

C`est un accueil triomphal que tout le personnel de

Laval-des-Rapides va offrir à son Visiteur Général;

chacun veut le voir, l`entendre, le toucher, lui parler.

En même temps, on peut lire sur les

visages un curieux mélange de joie

et d`inquiétude. Si on s`émerveille

de l`énergie qu`il dépense pour répondre

à tous, on s`afflige aussi de le sentir

si fragile. Il faut donc couper court

à toutes ces effusions et soustraire Théo

à la cohue bien légitime pour lui permettre

d`aller se reposer à l`infirmerie.

On est le 23 mars...1929