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le couronnement d'Alexandre
Voici la 3e et dernière tranche de ce destin d'Alexandre Lindholm, suédois,
frère des Écoles chrétiennes au 19e siècle.
Frère Alexander devient disponible; on l’assigne à St-Thomas de Montmagny en septembre 1851; il tiendra le coup pendant dix années d’affilée jusqu’en août 1861. Dans cette institution il a parmi ses élèves le futur Frère Sixtus Laberge, personnalité qui se fera remarquer dans la suite des ans.
En 1861, le 12 août, c’est la maison de Yamachiche qui l’accueille où il exerce pendant trois ans son apostolat. Son directeur, Frère Bertram (Jean-Baptiste Dion) est âgé de 26 ans. Après ces trois années, Alexander est mis au repos le 9 août 1864. Mais au 13 août 1865, à 62 ans, il sera envoyé aux services auxiliaires à Kingston.
Le voilà rappelé au Québec, maison dite «aux Foulons», le 8 août 1866 pour un emploi similaire. Il y demeure trois ans. Au cours de l’année précédente le Frère Euverte, le cuisinier qu’il avait remplacé à Paris est décédé. Ce qui ne laissa pas indifférent Frère Alexander et qui dut éveiller chez lui de touchants souvenirs.
En juillet 1869, Frère Alexander bénéficie d’une nouvelle halte, à la communauté de St-Laurent. Il y est encore le 3 août 1870 pendant trois ans. Puis, selon ce qu’on lit dans le Mémorandum[1] du Frère Adelbertus en date du 17 août 1873, «Frère Alexander (Alexandre) avec Amulwin à Beauharnois». Le séjour y est assez bref.
On le retrouve éprouvé le 25 décembre 1873: «Frère Alexander [Alexandre] est renversé par une voiture devant l’église Notre-Dame de Montréal, au retour de la messe de minuit terminée à deux heures du matin » (Memorandum F. Adelbertus). Puis le 4 mars 1874 : «Frère Alexandre est tombé et s’est blessé» (Memorandum ib.) À la rue Côté, la communauté de la Sainte-Famille sous la direction du F. Adelbertus, rassemble les Frères Anciens ou malades. Frère Alexander y est assigné comme retraité et comme vieillard en raison des coups durs qu’il a dû encaisser ces deux dernières années. Il passera tout de même six ans encore à vivre de prières, de méditations et de souvenirs féconds. Il reçoit les derniers sacrements («administré») le 16 juillet 1881, Dix jours plus tard les notes du Frère Adelbertus signalent « le F. Alexandre est décédé à 10h30 p.m. » Selon la notice nécrologique, la cause du décès serait un œdème pulmonaire.
Le couronnement de cette vie assez exceptionnelle aura lieu le 28 juillet 1881, (sous une température de 81 degrés Farenheit,) par les funérailles célébrées à l’église Notre-Dame auxquelles participèrent une vingtaine de novices, des Petits-Novices, la communauté de la rue Côté, et beaucoup de frères. Frère Adelbertus semble fier de noter qu’il y avait « quatre voitures».
La notice nécrologique signale que Frère Alexander avait fait de bonnes études, notamment en histoire et en astronomie. Un ancien confrère dans la maison du Gros-Caillou à Paris témoigne «avoir été touché et édifié de l’esprit de prière, d’humilité, de mortification et de régularité de ce respectable confrère que je n’ai jamais pu oublier». Il ajoute : «Je savais tout le bien qu’il avait fait dans son pays, en consacrant sa fortune à élever des églises et des écoles catholiques,» Vraiment, il ne s’agit pas d’une vocation banale !
F. Gilles Beaudet, mai 2017
[1] Le memorandum est un journal personnel, resté inédit, dans lequel Frère Adelbertus note ses observations de la vie quotidienne. Il se compose de 4 cahiers dont le 3e aura été égaré. Archives des FECM.
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